dimanche 30 septembre 2012

"Poésie pour l'oiseau de sagesse" Pelandre


En l'an de grâce Seize cent cinquante six.

Un volatil  disparut; envolé!  Enfouis!

Deux voiles déployées signaient sa courbe élégante,

Terrée en sa tour sinistre, rocher d'épouvante.

 

Nuits de Bouvante!  Nuits des sommets  neigeux  noircis,

Planeur qui dans une valse sanglante. 

Scrute, les ombres furtives de ce soir-ci.

Entre lune et terre, pour qui doit l'apercevoir,

au détour d'une longue et sinueuse sente.

Juchée auprès d'une  croix, ô digne perchoir,

Son antre, son pas, est habilement caché.

Sa nef, son ciel: c'est son tout, son éternité.

 

Lugubre hululement, longs sifflements  charbonnés;

Depuis de lointains échos, sa chuinte a résonné.

 

Dernières lueurs des cieux étoilés, lanternes pour des astres enchantés.

Son vol spiralé:  un filin patiemment tressé.

Fondant,  jusqu'à leurs fermetures,

Ses serres  si crochues, puissantes,

Autour  ses mouches futures.

Une Dionée étincelante.

 

Soyez cœur en paix, Dame Nature! la forêt va s'endormir.

Figée depuis l'éternel; aspirée par l'aurore aux milles  parures.

Ramage  de dorures, cernées d'argent.  Des yeux brillants pour garnitures,

En d'autres destins  se retire.  Et si un jour tu croises sa mire,

 

Sans crainte, sans fuite: Caresse délicatement ses plumes  cachemires.

 

 

 

 

 

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